Le 7ème oeil - Un travail réalisé par les élèves de 1ère L du lycée Franco-Hellénique

Voir le cinéma autrement...

Le 17ème festival du film francophone nous a ouvert ses portes plus chaleureusement que jamais! Cette année, il a permis à nos élèves de découvrir d’autres visages du cinéma...

Des élèves acteurs du festival...

Pour laème  année consécutive, la classe de 1ère L du Lycée Franco-Hellénique Eugène Delacroix a participé au festival. Journalistes en herbe, ils ont eu comme mission de «» le festival. Interviewer des artistes passionnés et passionnants, comme Pascal Tessaud ou Raphaël Personnaz, participer aux cérémonies d’ouverture et de clôture, assister aux masterclass, au ciné concert,... autant d’occasions de découvrir autrement le monde du cinéma! Leur plus grande découverte? Le cinéma ne se résume pas aux films: c’est toute une industrie, qui fait travailler de nombreux professionnels dans des domaines aussi variés que la communication, la projection, le design, la traduction,... C’est aussi une industrie qu’il faut promouvoir, d’où l’importance de ces festivals, surtout quand on est un producteur indépendant. C’est cette découverte que nos élèves ont choisi de retracer dans leur reportage intitulé «coulisses du festival», et qui sera projeté le soir de la cérémonie de clôture.

«Ce n’était pas comme les films que je vois d’habitude»...

Plusieurs de nos élèves ont aussi eu la chance de remporter des places de cinéma gratuites et d’assister à des projections où ils ne seraient pas allés autrement. Leur retour est très positif: non seulement ils ont beaucoup aimé ce qu’ils sont allés voir, mais ils ont été surpris par la qualité de ce cinéma francophone. Les plus petits ont été émerveillés par la poésie de la sélection Animasyros Jeunesse, les plus grands se sont enthousiasmés pour L’Affaire SK1ou la fraicheur de  Tous les chats sont gris. Ceux qui ont eu la chance d’aller voir Brooklynont été touchés par le message du film et séduits par sa bande son exceptionnelle. Ce festival a été l’occasion de leur ouvrir l’esprit, de les amener à découvrir un monde différent...

 

Hellénophile, humaniste, éclectique:  rencontre avec le lumineux et passionné Raphaël Personnaz

Samedi 9 avril, le festival a déjà bien commencé et nous avons rendez-vous avec l'acteur Raphaël Personnaz dont le film «'Affaire SK1» de Frédéric Tellier a été sélectionné au festival du film francophone. Caméras et micro sous le bras, nous sommes accueillies par un artiste enthousiaste et foisonnant de projets qui ne compte pas son temps pour répondre à toutes nos questions.

Cinq questions à Raphaël Personnaz…

Vous avez participé à de nombreux festivals comme membre du jury. Trois des films dans lesquels vous jouez ont été sélectionnés trois ans de suite au Festival du film francophone. En quoi est-ce important pour vous de participer à ce festival?

C’est important pour moi de faire voyager les films français en Europe et dans le monde. On croit souvent que le cinéma français n’intéresse que les Français, mais ce n’est pas vrai: il y a un gros marché à l’extérieur! Beaucoup de pays ont envie d’avoir une autre approche que celle du cinéma américain, une autre ouverture. C’est donc important que les acteurs, les réalisateurs, les scénaristes puissent faire ce voyage pour montrer un autre visage du cinéma.

Vous et votre famille semblez avoir un lien très fort avec la Grèce: pourquoi?

La première fois que je suis venu en Grèce, j’avais cinq ans, et je continue de venir deux à trois fois par an. Au départ, c’est ma mère, traductrice du poète Yannis Ritsos, qui m’a transmis cette passion. Pourquoi ce pays? Parce qu’il est riche, complexe, chaotique, déstabilisant, et c’est ça qui me plait! J’aime l’anarchie qui règne ici. C’est un pays si compliqué à analyser, même dans sa géographie: toutes ces îles, ce territoire si morcelé, c’est  incontrôlable! C’est ce qui rend la Grèce tellement intéressante, tellement inclassable.

A chaque fois que j’atterris à Athènes, je me sens bien, je me sens chez moi! En même temps, je sens une effervescence. A Athènes, évidemment, il y a la crise, on ne parle que de ça, mais il y a aussi une jeunesse incroyable! Sur le plan de la culture, c’est un pays vivant: aujourd’hui, on assiste à l’émergence d’une nouvelle scène, avec des acteurs qui se bougent énormément. J’adore ce pays parce qu’il est plein de surprises.

En 2016, deux de vos films, sélectionnés au festival du film francophone, Ma nouvelle amie et L’Affaire SK1 sortent sur les écrans. L’un est un mélodrame, l’autre une enquête policière. Est-ce que c’est difficile pour un acteur de passer d’un registre à un autre ?

Au contraire ! C’est pour ça que je fais ce métier ! Comme un gamin, j’aime changer de costume, passer du mélodrame à quelque chose de plus difficile comme L’Affaire SK1. Je viens de faire un film en Sibérie, qui est très lumineux, très beau, très positif. Si je faisais toujours le même style, je m’ennuierais très vite ! Je veux voir différents pays cinématographiques, différents réalisateurs. Aller dans la comédie permet ensuite de mieux passer au drame, et vice-versa. Tout se nourrit.

Vous avez déclaré à la presse avoir été bouleversé par le scénario de L’Affaire SK1, au point de ne pas bien dormir la nuit. Pourtant, vous avez accepté le rôle. Pourquoi ?

Ce qui m’intéressait, c’est que ce scénario n’est pas fasciné par le mal et tout le côté glauque de l’affaire, mais par les hommes qui vont traquer le mal : les avocats, les flics, qui sont poussés par une envie d’aller non pas vers le sordide mais vers la lumière, vers la vérité.  J’aimais aussi le respect qu’il y avait envers les familles des victimes et le fait que le scénario soit extrêmement bien documenté : c’est six ans de travail ! Je trouve l’enquête policière passionnante :  je vivais à Paris au moment de l’affaire Guy Georges et ça m’a touché de replonger dedans. On peut se demander pourquoi accepter de jouer dans un film noir, dur, pourquoi se faire du mal, mais j’avais le sentiment inconscient que ça allait me faire grandir en tant qu’homme, et ça a été le cas.

Raphaël Personnaz avec Eléni et Sophie

Vous avez choisi le métier d’acteur : n’avez-vous pas envie de passer derrière la caméra ?

J’ai très envie de passer derrière la caméra, et je vais le faire dans un an. J’écris un scénario. J’y ai passé neuf mois, c’est un exercice que je ne connaissais pas. Neuf mois passés derrière un bureau, c’est long, c’est dur, et j’ai beaucoup d’admiration pour tous les réalisateurs que j’ai rencontrés car c’est un travail de marathonien !

Nous avons aimé…

Mon roi

Pour sa quatrième réalisation, Maïwenn reste fidèle à l'un de ses thèmes les plus présents : la destruction. Le déchirement familial dans Pardonnez-moi, les aspects ravageurs qu'a le succès chez certaines comédiennes du Bal des Actrices, et la perte de l'innocence precoce des enfants de Polisse, trouvent une suite logique dans une romance où amour rime avec destruction. L'un des premiers plans de Mon Roi présente la rencontre entre Tony et Georgio, et s'en suit une décennie de leur histoire. Le coup de foudre initial donnera lieu à une ivresse amoureuse et au désir de devenir parents, mais un désaccord pendant la grossesse va créer un cercle vicieux qui fera basculer le couple entre ruptures violentes et tentatives de reconstruction. La réalisatrice caresse littéralement les acteurs de sa caméra, qui eux se livrent corps et âmes à incarner deux quarantenaires qui auraient sûrement mieux fait de ne jamais se rencontrer. Quand elle présente son film à Cannes, Maïwenn répond à la presse à propos de son film "il ne s'agit pas d'une autobiographie" tout en laissant entrevoir sur son poignée son tatouage le plus récent : Tony, le prénom du personnage qu'interprète Emmanuelle Bercot dans Mon Roi.

Théo Augier

 

Mikaël Hautchamp, Directeur de l’IFG, Christophe Chantepy, Ambassadeur de France, Laëtitia Kulyk, Attachée de

coopération audiovisuelle

Evarestos et Laëtitia Kulyk

Enfin un film positif sur la banlieue!

Avec Brooklyn, Pascal Tessaud nous propose un film original, loin des clichés habituels sur la banlieue. Le réalisateur, originaire de Saint-Denis et très engagé sur le terrain, a décidé de bousculer les schémas convenus que nous livrent les très rares films du cinéma français sur le sujet. Son film, réalisé avec un tout petit budget, mais d’une très grande tenue, bouscule aussi l’oligarchie financière qui empêche les réalisateurs qui n’appartiennent pas à certains réseaux de mener à bien leurs projets. Avec le soutien de Jalil Naciri, qui fait ici l’acteur, mais qui est lui aussi très engagé dans l’action associative et la production musicale et cinématographique, il a décidé de bouger les lignes et de montrer ce que le cinéma dominant ne montre pas.

Les acteurs, tous des rappeurs issus de la banlieue sont d’une grande fraîcheur, font preuve de générosité et improvisent dans un français qu’ils habitent complètement; les personnages qu’ils interprètent ne sont pas manichéens mais d’une belle complexité, et le scénario défend les valeurs d’expression et d’ énergie de la culture hip hop qui permet encore aujourd’hui à beaucoup de ces jeunes de s’exprimer de façon positive.

 

Ce film est une des belles découvertes du Festival, à voir et à  faire voir, pour réviser une fois pour toutes nos préjugés sur la banlieue et regarder autrement une population métissée, issue de l’immigration, qui constitue une des forces de la société française d’aujourd’hui.

MP Gouriou

Eleni à la soirée d’ouverture

L’Affaire SK1

« Je n’ai rien à voir avec les faits qui me sont reprochés ». Voilà les premiers mots de l’accusé qui changeront pourtant au fil du temps.

Dès le début, le cinéaste effectue des allers-retours dans le temps qui peuvent troubler, mais lorsque l’on a compris, on accroche, et fort. Chirac, Juppé, ordinateurs, voitures… Tout est en cohésion avec l’époque dans laquelle se déroulent les évènements (années 1990 et 2000). Le réalisateur fait attention au moindre petit détail et prête une importance singulière au son. Il joue, et il joue bien, notamment avec le temps. Son partage est parfait. Tout contribue à rendre le film réaliste et persuasif, surtout en ce qui concerne l’organisation de la brigade criminelle, de la justice, l’enquête et son effet sur les personnages.

L’assassin est un monstre. Cela est visible dans le récit qu’il fait de ses crimes. Ils sont si monstrueux que petit à petit sa voix s’éteint. C’est encore plus fort que d’entendre, parce que l’on imagine l’horreur et la souffrance. Le réalisateur joue cette fois avec notre état d’âme et notre esprit. Il nous laisse comprendre et simultanément nous reprendre et réaliser l’horreur dont est capable un homme. Parce que ce « monstre » demeure tout de même un homme que l’on se doit de comprendre, et qui finalement admet, non sans douleur, mais avec sincérité. « Oui ». Voilà sa réplique finale malgré son déchirement. La réponse à cela ne peut être que « merci ». Un merci de soulagement, de compréhension.

Nous devons quant à nous, je pense, dire un grand merci à tous ceux qui ont travaillé surL’Affaire SK1, nous faisant voyager, que ce soit dans l’horreur, dans les esprits des personnages et dans le monde de l’enquête criminelle mais aussi personnelle que chacun peut faire sur soi et sur les autres.

Evarestos Pimplis

Rencontre avec Pascal Tessaud, un réalisateur atypique

1.Vous avez été selectionné dans de nombreux festivals dont celui d’Athènes. En quoi est-ce important, pour vous qui êtes un cinéaste autodidacte et indépendant de participer à ces festivals?

Les films indépendants sont hors-circuit, leur seule manière d’exister est de se faire repérer par les festivals internationaux, qui permettent un réequilibrage. Ce ne sont pas les films qui ont le plus d’argent qui sont forcément mis en avant, c’est la valeur artistique. Plus tu fais de festival, plus la valeur de ton travail est mise en avant. Pendant deux ans, j’ai fait le tour du monde pour présenter mon film dans des pays très différents, en Asie, en Europe, en Afrique,... Ce qui est beau, c’est de voir tous ces gens si différents réagir de la  même façon au même moment, ce qui veut dire que le film est réussi, il est universel.

2.Avec Brooklyn, vous avez tourné votre film sans moyen, avec des comédiens non professionnels, sans producteur, en privilégiant une écriture collective et participative pour le scénario. Est-ce qu’il existe selon vous une nouvelle façon de faire du cinéma et de saisir une réalité?

J’ai l’expérience du documentaire, et tourner un film documentaire, c’est toujours la surprise, l’inattendu. J’aime amener cette technique du documentaire dans le domaine de la fiction.  Brooklyn, c’est un mélange entre les deux. A chaque fois, je surprenais mes comédiens et même mes techniciens pour choper ces moments de lacher-prise où les gens oublient qu’il y a une caméra. J’ai laissé beaucoup de part à l’improvisation, mon objectif étant que ce soit très souple pour des non professionnels, pour qu’ils se puissent se sentir à l’aise, et j’ai sélectionné au montage. Le cinéma sans argent n’a aucune contrainte: ça permet d’expérimenter d’autres manières de faire du cinéma. J’ai mélangé des moments volés dans la rue avec des mots écrits, scénarisés. J’ai fait comme le néo-réalisme italien, version hip hop! Cette liberté, tu ne peux l’avoir que quand tu n’as aucune contrainte économique.

3.Dans Brooklyn, vous décrivez l’itinéraire d’une adolescente, chanteuse de Hip Hop, et de son combat pour se faire accepter comme artiste. Dans votre film, les jeunes sont beaux, talentueux, plein d’energie et prennent leur destin en main. Quel message voulez-vous faire passer?

Le problème, c’est qu’on parle toujours de la banlieue de façon policière: à la télé, aux infos, c’est toujours la délinquance, la drogue, la violence,... C’est toujours un regard extérieur, qui fait peur. Et l’art – le cinéma en particulier-, ne fait pas un travail pour montrer une réalité beaucoup plus complexe. Souvent, les films sur la banlieue sont un peu exotiques, caricaturaux voire méprisants. Pourquoi? Parce que ce sont des gens qui ne viennent pas de ces milieux là, qui n’ont pas eu l’expérience de vivre avec cette population et qui portent un regard extérieur. Du coup, faire un film sans argent, c’est se réapproprier ces images. Moi, je viens de la banlieue, j’ai grandi à Saint Denis. Ce film, c’est se réapproprier notre culture, dans sa diversité, et montrer la dignité de toute cette jeunesse qui est stigmatisée. On le voit en ce moment avec tout ce qui se passe en France, avec cette violence policière sur cette jeunesse qui a peur pour son avenir. Ce film est une grosse déclaration d’amour à cette jeunesse. On voulait donner une chance à ces jeunes, leur montrer qu’ils sont capables d’obtenir des postes à responsabilité comme des rôles principaux dans un long métrage. Qu’on est tous grands. C’est un message positif pour dire d’arrêter d’avoir peur de ces jeunes de banlieue, de cette richesse multiculturelle qui est la puissance française. La culture Hip Hop est une culture de mélange, de tolérance, de dépassement de soi, de progrès, de métissage et de travail.

4. Vous demandez à vos acteurs d’être spontanés et authentiques. Qu’est-ce qu’un acteur selon vous?

Un acteur, c’est quelqu’un qui prend du plaisir à faire un travail collectif, qui aime travailler avec les autres, respecte, écoute et travaille avec les techniciens. Ce n’est pas quelqu’un de seul, c’est une partie d’un tout. C’est quelqu’un qui ne triche pas, qui donne.

5.Quel est selon vous l’avenir du Hip Hop en France?

Le Hip Hop est la culture la plus populaire au monde, accessible parce qu’elle ne coûte rien, faite par des gens motivés. C’est la plus grosse culture mondiale, la seule vraie culture du Vivre-ensemble. En France, on vit dans une société de plus en plus fragmentée, où les gens s’éloignent les uns des autres: le Hip Hop permet de les rapprocher. C’est un art démocratique. Brooklyn, c’est une déclaration à ma culture, le Hip Hop, qui est souvent sous-estimée en France, vu comme un sous-produit américain, alors que c’est une vraie culture française! C’est pour ça qu’on est super fiers de présenter Brooklyn à Athènes et ailleurs.

A l’école du festival...

French Film Festival in Greece: an entertaining and enlightening experience

This year, my class and I had the opportunity to participate in the annual French

festival in Athens, from April 7th13th. As the name suggests, it consists of a week-long event, whereand participants can visit several cinemas in Athens and watch new French movies of various themes and genres. At the end of the festival, one of these

moviesthe Best Movie prize from the judges. As for my class, we had one main goal all along: to createvideo about the festival and present it at the

ceremony.though our role required us to doa lot more thanmovies, it was one of thoseoccasionswork and pleasure coincided. We filmed, we took pictures, we interviewed actors and filmand had the chance topeople in

industry., I was responsibletaking pictures, and I can say with certainty that every moment I spent photographing the event and those around me was a pleasure. It was easy to see that every member of our team felt the same way; we made sure to attendmany showings as we could, even if we didn't have,because we loved and enjoyed it. This festival was a huge opportunity for all of us to get out of our comfort zone and to enrich our culture, and I truly hope our school continues to participate for years to come.

Erifili Gounari

Un tourbillon d’émotions

« Voir le cinéma différemment »

Evaristos Pimplis

 

« Une expérience unique »

Sofia Bozoni

« Intense et lumineux »

Sabine Clabecq

« Travailler autrement »

Georges Lagos

« Des rencontres et des surprises stimulantes »

Marie-Pascale Gouriou

« De la musique pour les yeux »

Eirifili Gounari

« L'union de différentes cultures »

Valérie Rouméliotis-Ottavy

 

 

Ce travail a été réalisé par les élèves de 1ère L du lycée Franco-Hellénique.